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Le Monde d'Oscar & Cie
Le Monde d'Oscar & Cie
27 novembre 2008

oscar's blog

banni_re

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Commentaires
V
Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille<br /> Applaudit à grands cris. <br /> Son doux regard qui brille<br /> Fait briller tous les yeux,<br /> Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être,<br /> Se dérident soudain à voir l'enfant paraître,<br /> Innocent et joyeux.<br /> <br /> Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre<br /> Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre<br /> Les chaises se toucher,<br /> Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire.<br /> On rit, on se récrie, on l'appelle, et sa mère<br /> Tremble à le voir marcher.<br /> <br /> Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme,<br /> De patrie et de Dieu, des poètes, de l'âme<br /> Qui s'élève en priant ;<br /> L'enfant paraît, adieu le ciel et la patrie<br /> Et les poètes saints ! la grave causerie<br /> S'arrête en souriant.<br /> <br /> La nuit, quand l'homme dort, quand l'esprit rêve, à l'heure<br /> Où l'on entend gémir, comme une voix qui pleure,<br /> L'onde entre les roseaux,<br /> Si l'aube tout à coup là-bas luit comme un phare,<br /> Sa clarté dans les champs éveille une fanfare<br /> De cloches et d'oiseaux.<br /> <br /> Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine<br /> Qui des plus douces fleurs embaume son haleine<br /> Quand vous la respirez ;<br /> Mon âme est la forêt dont les sombres ramures<br /> S'emplissent pour vous seul de suaves murmures<br /> Et de rayons dorés !<br /> <br /> Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies,<br /> Car vos petites mains, joyeuses et bénies,<br /> N'ont point mal fait encor ;<br /> Jamais vos jeunes pas n'ont touché notre fange,<br /> Tête sacrée ! enfant aux cheveux blonds ! bel ange<br /> À l'auréole d'or !<br /> <br /> Vous êtes parmi nous la colombe de l'arche.<br /> Vos pieds tendres et purs n'ont point l'âge où l'on marche.<br /> Vos ailes sont d'azur.<br /> Sans le comprendre encor vous regardez le monde.<br /> Double virginité ! corps où rien n'est immonde,<br /> Âme où rien n'est impur !<br /> <br /> Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire,<br /> Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire,<br /> Ses pleurs vite apaisés,<br /> Laissant errer sa vue étonnée et ravie,<br /> Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie<br /> Et sa bouche aux baisers !<br /> <br /> Seigneur ! préservez-moi, préservez ceux que j'aime,<br /> Frères, parents, amis, et mes ennemis même<br /> Dans le mal triomphants,<br /> De jamais voir, Seigneur ! l'été sans fleurs vermeilles,<br /> La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles,<br /> La maison sans enfant !
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